Ce midi, j’ai reçu l’Orthophoniste de mars (oui, nous sommes bien le 4 avril).
L’Orthophoniste, c’est la revue officielle de la FNO. Je la lis depuis les années 80, grâce à mon père. Ce numéro 417 est exceptionnel parce qu’il a été envoyé à toute la profession.
C’est l’occasion d’inciter les non-adhérents à rejoindre le tiers des orthophonistes qui soutiennent la FNO par leur cotisation, en leur présentant plusieurs points importants. Citons notamment :
- le texte d’orientation qui servira de ligne directrice au prochain bureau fédéral, qui sera élu à Arles en juin ;
- les propositions de la FNO aux candidats à la présidentielle : des dépenses nouvelles et des questions statutaires, mais pas d’avis sur les recettes permettant de financer tout ça ;
- des recommandations de bonne pratique sur le langage écrit ;
- le combat pour les salariés, qui continue encore et encore (c’est que le début, d’accord, d’accord) ;
- un tour d’horizon sur les écoles d’orthophonie qu’on n’appelle plus comme ça ;
- une réflexion éthique sur l’accès direct (sans ordonnance) dont l’expérimentation peine à démarrer, faute de décrets ;
- un article d’Aimé Disant moins politisé que d’ordinaire, peut-être à cause de la diffusion large de ce numéro…
- ENFIN ET SURTOUT : un dossier sur l’avenant 19.
« C’est un peu juste ! ». Guillaume Lefebvre, essayant un jeans après s’être gavé de chocolats de Pâques.
Avec une patientèle classique, elle aurait plutôt l’équivalent d’un passage à 2,65 (+6%). Ce n’est qu’une moyenne, donc certains seront en-dessous et d’autres au-dessus. Les plus chanceux parviendront à une augmentation à deux chiffres. Nous n’avons pas vu ça depuis longtemps !
En France, nous ne sommes qu’à 4,5%. Ici, en pleine période électorale, l’inflation est artificiellement abaissée par les boucliers tarifaires du gouvernement sur le gaz, l’électricité et les carburants. Les négociations de la FNO auront au moins amorti le début du retour de l’inflation. C’est déjà ça : en 2017, l’avenant 16 avait été plus décevant.
L’avenant 19 permettra donc à beaucoup d’entre nous d’absorber le choc inflationniste en cours. Si la situation économique revient ensuite à la normale, nous pourrons attendre sereinement les négociations conventionnelles de 2027 (ça a lieu seulement tous les 5 ans).
En revanche, si nous entrons dans une période d’inflation durable, nous arriverons en 2027 dans un sale état.
Certains craignent une stagflation, comme dans les années 70 : stagnation économique + inflation. Ce serait l’idéal pour ceux qui souhaitent une transition écologique intense : pour eux, la croissance est une horrible fuite en avant. Et la hausse du prix de l’énergie est un moyen de réduire nos émissions de CO2. Mais si la sécu peine à se financer, nous serons des dommages collatéraux faciles en 2027.
Plusieurs points nous poussent vers une inflation durable, d’après les économistes :
- notre volonté de remplacer le gaz russe par le gaz de schiste américain et le gaz qatari (le Qatar est une démocratie exemplaire, comme chacun sait) ;
- les énergies renouvelables coûtent bien plus cher que les énergies fossiles ;
- des matières premières essentielles sont dans les mains des Russes et des Chinois ;
- le vieillissement de la population va créer des besoins de financement énormes, avec des conséquences sur les prélèvements sociaux et donc sur les prix finaux.