CARPIMKO : toujours plus haut, toujours plus fort !

La CARPIMKO vient de publier son barème de cotisations pour 2022 :
https://www.carpimko.com/je-suis-en-activite/mes-cotisations/mes-cotisations-sadaptent-a-mes-revenus

Ce barème remplace celui de 2021, mais j’en avais fait une capture d’écran en décembre pour pouvoir comparer. Il est toujours intéressant de voir l’évolution de nos taxes, pour comprendre les tendances et pour pouvoir argumenter quand nos représentants affirment que la CARPIMKO est bien gérée.

Voici le résultat du comparatif :

 

Comme vous le voyez, la CARPIMKO comporte sept charges sociales, dont trois ne bougent pas.

Le régime complémentaire poursuit sa dérive habituelle : qu’il pleuve, qu’il neige ou qu’il vente, il s’octroie grassement plusieurs pourcents d’augmentation. C’est assez aisé quand l’assuré est un client captif.

L’avantage social vieillesse (ASV), qui ne concerne que les revenus conventionnés, évolue plus que nos tarifs. Il faut dire que ce n’est pas très compliqué, puisqu’ils sont gelés. Mais l’ASV reste sous l’inflation, qui tourne autour de 3 % en rythme annuel à l’heure actuelle.

Cette année, le délire touche le régime invalidité-décès : +12,5 % ! Comme ça, sans explication. C’est sidérant. Avons-nous eu plus d’AVC ou de burn-outs, subitement ? Sommes-nous morts massivement ? Nous ne le saurons pas.

Au total, le tableau montre qu’à revenu égal, un collègue à 30 000 € voit une hausse globale de 3,2 % de sa cotisation, sans nouveaux droits à la retraite. Il perd 185 € au moment où 2/3 des Français perçoivent 100 € d’indemnité inflation.

La CARPIMKO se sert en silence. Rien ne l’oblige à se justifier, puisque la concurrence n’existe pas. Si nous pouvions choisir entre elle et une autre caisse française, voire européenne, gageons qu’elle communiquerait un peu plus. 

On pourrait aussi imaginer que la CARPIMKO nous laisse le choix de notre niveau de protection, avec une cotisation qui s’ajusterait en conséquence. Ca a existé jusqu’au début des années 90. Puis cette liberté a été supprimée.

La CARPIMKO est-elle bien gérée ?

Son bilan, publié tous les ans dans son bulletin, reste solide. En même temps, il est facile de ne pas avoir de souci d’argent quand on se sert à volonté dans le portefeuille des assurés. Nos tarifs sont gelés ? Ce n’est pas le problème de la CARPIMKO. Hop, +12,5 % sur un régime.

Nous n’avons aucun moyen de réagir. Aucun moyen de pression, puisque les syndicats des auxiliaires médicaux participent aux décisions et soutiennent ce système. Aucun d’entre eux ne va sursauter en constatant les hausses de 2022.

Il reste une possibilité : se dire que ça pourrait être pire.

Malgré ces entailles dans notre pouvoir d’achat, nous pouvons nous estimer heureux d’avoir échappé aux 28 % de cotisation promis par la réforme Delevoye. C’était un effet collatéral de la crise du coronavirus.
 
Il est clair qu’après le barnum du printemps prochain, la réforme des retraites fera surface. On le sent dans la communication des candidats. Les pays européens bien gérés, horrifiés par notre comportement de cigale, font pression dans ce sens.
 
Mais la CARPIMKO, qui ne devrait pas être concernée puisqu’elle n’est pas en déficit et ne fait pas appel à la solidarité nationale pour ses fins de mois, se laisse assimiler aux régimes spéciaux sans réagir. C’est comme si un lanceur de couteaux voyait un spectateur se mettre volontairement devant sa cible.
 
Nos syndicats, pris dans les négociations conventionnelles et autres mesures techniques (ex : le nirvana de la fin des ordonnances obligatoires), ne communiquent pas davantage sur cette menace.
 
Le tableau de 2023 sera donc intéressant : poursuite de la dérive ? Cataclysme des 28 % dans l’indifférence générale, assortie d’une baisse de CSG potentiellement inconstitutionnelle ?
 
En attendant, réjouissons-nous de la hausse de 2022. L’étau se resserre toujours sur nous, mais doucement. Pour l’instant, nous pouvons encore compenser.


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