Comment défiscaliser avant le 31/12 en tant qu’orthophoniste libéral ?

Comment défiscaliser en tant qu’orthophoniste libéral ? C’est une question qui peut heurter ceux qui aiment les impôts (des autres). Mais l’Etat lui-même nous ouvre tout un champ des possibles pour réduire sa ponction. Ca lui permet de flécher notre argent là où ça l’intéresse. C’est moins vrai en ce qui concerne l’Urssaf et la Carpimko, comme vous le savez. Ces deux-là sont des meules de Comté, alors que l’impôt sur le revenu est un Emmental.
 
Je ne vous parlerai pas ici des placements dont les gains sont défiscalisés : assurance vie, livret A, livret de développement durable, plan d’épargne logement, plan d’épargne en actions, statut de loueur en meublé non professionnel, etc. Ceux-là permettent de créer des revenus secondaires (intérêts, plus-values, dividendes, loyers) sans être matraqué par l’horrible barème progressif de l’impôt sur le revenu. C’est déjà bien.

Mais en cette fin d’année, il peut être urgent de taper plus fort sur l’impôt sur le revenu ; notamment si vous avez beaucoup travaillé. Donc focalisons-nous plutôt sur la défiscalisation qui fait réellement baisser la facture de Bercy. Voici 8 pistes concrètes pour défiscaliser et réduire vos impôts en tant qu’orthophoniste libéral avant la fin d’année !

 

1) Faire des frais pro

N’oubliez pas de déduire la moindre dépense pro. Si vous achetez des stylos pour le cabinet en faisant vos courses à Auchan, n’oubliez pas de les payer à part avec votre compte pro, par exemple. C’est plus long parce qu’on paie ses courses en deux temps, mais il n’y a aucune raison de faire un cadeau au fisc quand on vit dans un enfer fiscal. On pourrait être plus magnanime si on vivait au Luxembourg ou aux îles Caïman…

Attention, ne faites pas de frais superflus, contrairement à ce qu’on nous dit souvent : faire des frais uniquement pour faire baisser les impôts, ça ne dégage aucun argent privé qui pourrait être épargné ou dépensé pour soi.

Quand on gagne 100 € et qu’on les dépense dans une boîte Ortho Edition, on peut abaisser ses taxes de 50 €. Donc au total on a fait une dépense pro de 50 €, ce qui paraît être un bon plan. Mais si la boîte dort sur une étagère on a juste stérilisé 50 €.

Quand on gagne 100 € et qu’on les met sur le compte privé, on paie les taxes mais il reste 50 € pour dépenser ou épargner.

2) Utiliser le crédit d’impôt pour la formation professionnelle

Si vous n’avez pas encore utilisé votre quota annuel de 40 heures, vous pouvez encore prendre des formations (ex : celles de So Spitch) sur 2024. Notamment en e-learning. Le fisc vous paiera 2 x 11,88 € par heure.

Attention, ça ne fonctionne pas en Micro-BNC. Et si vous finissez le visionnage en 2025, normalement le crédit d’impôt ne sera pas celui de 2024.

 

3) Investir dans un Plan d’Épargne Retraite (PER)

Les versements effectués sur un PER sont déductibles de votre revenu imposable, dans certaines limites, ce qui peut réduire votre impôt tout en préparant votre retraite et/ou l’achat de votre résidence principale.

Il est assez magique d’épargner de l’argent brut, de l’argent qui n’a pas encore subi l’impôt sur le revenu. C’est complètement impossible avec l’assurance vie.

Inconvénients :

  • C’est une prison volontaire : l’argent est coincé pendant des années, voire des décennies. Impossible de le sortir si votre voiture vous lâche ou si votre enfant part étudier à Harvard, par exemple.
  • La récupération du capital est fiscalisée lors de la retraite. Même chose si vous optez pour une rente viagère. Donc le PER est un pari sur le fait de payer moins d’impôts en fin de vie.
Où faire ça : par exemple chez Linxea ou Boursobank.

4) Acheter des parts de FIP ou de FCPI

Investir dans des Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) ou des Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) permet de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu. Actuellement cette réduction est de 18 % des sommes investies.

Inconvénients :

  • Placements risqués avec possibilité de perte en capital (surtout avec les FCPI)
  • Période de blocage des fonds de 5 à 10 ans.
  • Frais d’entrée et de gestion souvent élevés.

Où acheter ça : par exemple chez Meilleurtaux Placement ou à l’UFF.

5) Acheter des parts de SOFICA

Les Sociétés pour le Financement de l’Industrie Cinématographique et Audiovisuelle (SOFICA) offrent une réduction d’impôt pouvant atteindre 48 % des sommes placées, dans la limite de 18 000 € investis par an. C’est une défiscalisation très puissante, que j’ai utilisée plusieurs fois à la fin d’années fastes. J’achète mes parts grâce à l’entremise de l’Union Financière de France du Havre.
 
Inconvénients :

  • Placement risqué et non garanti, avec une perte en capital possible (voire probable, mais généralement inférieure aux 48 %).
  • Longue période de blocage : minimum 5 ans.
  • Marché de niche : peu de liquidité et peu de transparence.

Où acheter ça : par exemple chez Meilleurtaux Placement ou à l »UFF.

6) Le Girardin

Ca concerne l’Outre-Mer. Vous pouvez y financer des entreprises (Girardin industriel) ou la construction de logements sociaux (Girardin social). Voici une synthèse :
 
 
Avec qui faire ça : un conseiller en gestion de patrimoine ou un conseiller fiscal. Là il faut vraiment un spécialiste pour éviter les risques de redressement fiscal.

7) Investir dans les SCPI fiscales

Les Sociétés Civiles de Placement Immobilier fiscales sont des véhicules d’investissement permettant de bénéficier de lois de défiscalisation (Pinel, Denormandie, Malraux, déficit foncier) en investissant dans des biens immobiliers à travers une société de gestion. Donc pas de souci de robinet qui fuit alors que vous êtes au milieu d’un test chronométré avec un patient. La réduction d’impôt commence dès l’année de souscription et s’étale sur plusieurs années.

Les SCPI ont un ticket d’entrée relativement bas (à partir de quelques milliers d’euros), ce qui est plus accessible que l’achat d’un bien immobilier en direct.

Inconvénients :

  • L’immobilier est vraiment dans la panade en ce moment, sans visibilité quant à une résilience à venir.
  • La défiscalisation est étalée sur plusieurs années.
  • L’argent est bloqué pendant plusieurs années en attendant la dissolution de la SCPI.
  • La sortie de la SCPI (quand elle revend ses biens) peut se passer à un mauvais moment, donc dans de mauvaises conditions.
  • Le rendement locatif (dividendes perçus / argent investi) est généralement médiocre, donc c’est vraiment une opération fiscale.

Où : chez des courtiers comme celui-ci.

8) La forêt, le vin, les champs

Si vous visez le long terme, vous pouvez investir dans les groupements fonciers forestiers, ou viticoles, ou agricoles. Ca peut atteindre 18 % de réduction d’impôt. Mais l’argent est bloqué très longtemps.

Plus de renseignements ici.

Attention au plafond de 10 000 €

Pendant la dernière crise financière, le gouvernement de Nicolas Sarkozy a voulu restreindre l’utilisation de la défiscalisation. Il a donc instauré un plafond de 10 000 € par foyer fiscal, au-delà duquel les impôts ne peuvent plus baisser. Ca concerne par exemple l’emploi à domicile et la loi Pinel.

Il y a aussi des plafonds spécifiques (ex : 18 000 € pour les Sofica).

Et il existe encore des niches fiscales complètement déplafonnées, comme la loi sur les monuments historiques. Mais là on arrive dans des montants généralement inaccessibles aux auxiliaires médicaux.


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