Comment défiscaliser en fin d’année

Vous avez fait une bonne année 2019 et vous vous dites que le fisc va vous matraquer dès qu’il va s’en apercevoir ? 
 
Il reste peu de temps sur 2019. Que faire ?
 
Pour défiscaliser en fin d’année, vous ne pouvez plus acheter un appartement en loi Pinel ou emprunter pour acheter des parts de SCPI Malraux, par exemple.
 
Vous pouvez encore donner à une association d’utilité publique ou à un parti politique. Vous récupérerez 66 % du montant l’an prochain, en réduction d’impôt. L’Etat français abonde très généreusement sur les dons. La limite du montant à verser, c’est 20 % vos revenus nets imposables.
 
Bon, évidemment, il y a quand même 34 % du don que vous ne reverrez jamais.
 
 
Passons donc à la solution moins altruiste.
 
 
Il est encore temps d’agir. Surtout si vous avez déjà un contrat Madelin, un PERP (plan d’épargne retraite populaire) ou le nouveau PER (plan d’épargne retraite).
 
J’ai récemment parlé du PER dans un article (cliquez ici). Je pense lui consacrer une formation entière au début de l’année prochaine : c’est un outil bien plus attirant que le Madelin et le PERP et il faut que nous soyons en mesure de nous l’approprier, en comprenant tous ses avantages et ses limites. Je ne reviens pas dessus pour l’instant, d’autant que le principe est le même concernant la défiscalisation en fin d’année.
 
 
Vous pouvez faire un gros versement exceptionnel sur votre contrat d’épargne retraite. 
 
 
Le contrat retraite Madelin et le PERP sont nos outils traditionnels d’épargne retraite depuis des années : le Madelin depuis les années 90, le PERP depuis les années 2000. Le premier (voir cet article) est réservé aux indépendants. Le second (voir cet article) est ouvert à tous.
 
Prenons un exemple. Si vous êtes dans la tranche d’imposition à 30 % et que vous versez 5000 € sur votre contrat Madelin, là, tout de suite, en décembre, alors votre impôt 2019 baissera de :
 
5 000 x 30 % = 1 500 €
 
Vous récupérerez ces 1500 € à l’automne 2020, lors de la régularisation du prélèvement à la source 2019 (actuellement vous versez les acomptes 2019).
 
Autrement dit, vous aurez placé 5000 € qui rapporteront comme tels, si vous avez un contrat sans frais d’entrée. Mais vous n’aurez réellement déboursé que 3500 €. Intéressant, non ? 
 
Evidemment si vous êtes dans la tranche à 14 %, c’est moins bien : vous tombez à 700 €. Et si vous êtes non imposable… vous ne lisez probablement pas cet article.
 
Attention au dispositif anti-abus, concernant les versements sur un PERP en 2019 : si vous avez réduit vos versements sur votre PERP en 2018, alors la déduction 2019 sera divisée par deux. L’Etat considère que vous avez cherché à optimiser l’année blanche et il vous tape sur les doigts. Heureusement, cette sanction ne concerne ni les contrats Madelin, ni les PER.
 
 
Comment connaître sa tranche marginale d’imposition ?
 
C’est une donnée indispensable, à laquelle je pense à chaque fois que j’achète quelque chose pour le cabinet. Vous pouvez connaître facilement votre tranche en lisant cet article, tout y est expliqué.
 
Comme vous le voyez, c’est très simple si vous êtes célibataire. Sinon, il faut inclure le quotient familial dans le calcul. L’impôt sur le revenu n’est pas individualisé pour l’instant en France.
 
 
Y a-t-il un maximum ?
 
 
Bien sûr. La défiscalisation, ce n’est jamais open bar. Il faut s’intéresser à son « disponible fiscal », qui dépend de son revenu et des autres contrats qu’on peut avoir.
 
Concernant le Madelin, cette page vous calcule le plafond
 
Si vous avez un PERP, vous trouverez votre plafond ici
 
Si vous venez d’ouvrir un PER, je n’ai pas trouvé de site calculateur du plafond. Vous trouverez la formule sur la page 2 d’un PDF de la MACSF : cliquez ici.
 
 
Sur quels fonds du contrat dois-je mettre l’argent ?
 
Ça, c’est à vous de voir en fonction de votre stratégie patrimoniale et de votre goût du risque.
 
Vous pouvez répartir votre apport de fin d’année entre :
  • le fonds en euros du contrat, qui ne rapporte presque rien, qui finance l’endettement de la France, mais qui est plus sécurisé ;
  • les fonds en actions et en obligations, pas sécurisés mais dont le risque varie en fonction du cycle économique et de leur thématique d’investissement (ex : les fonds sur les pays émergents sont généralement plus risqués que les fonds qui se portent sur les dividend aristocrats, qui sont des sociétés qui versent régulièrement des dividendes généreux) ;
  • les ETF et les SCPI, s’il y en a dans l’offre du contrat (je ne détaille pas ça ici, ça nous emmènerait trop loin et j’en ai souvent parlé sur ce blog).
Rappelez-vous que plus vous êtes jeune, plus vous pouvez vous permettre de prendre des risques. Les actions sont très risquées à court terme, mais les fonds en euros vous assurent un rendement anémique pour très longtemps.
 
Vous pouvez aussi faire confiance à la gestion pilotée du contrat, s’il y en a une. Un professionnel choisira la répartition pour vous.
 
 
Faut-il encore verser sur un PERP ou un contrat Madelin ?
 
On peut se poser la question, tant le PER se montre plus attirant que les deux anciens dispositifs. Alain Madelin a pris de la bouteille ; sa loi aussi. Mais déjà, certains contrats anciens vont s’auto-transformer en PER en 2020. Swisslife va le faire, par exemple, pour son contrat Madelin.
 
Ensuite, il y aura des possibilités de transfert. Donc l’argent ne sera pas immobilisé sur une voie de garage, au cas où la compagnie d’assurance laisserait votre vieux contrat vivoter.
 
 
Quelle est l’utilité sociale de le défiscalisation ?
 
On peut se dire que les dons à des associations sont nettement plus utiles à la société que les apports sur un contrat d’assurance retraite. Évidemment, quand on donne 5000 € à Oxfam, on sait qu’on récupère 3300 € en impôts et qu’on lutte contre le capitalisme.
 
Dans le cas d’un apport sur un contrat de retraite, l’utilité est moins évidente, forcément. Mais vous pourrez vous regarder fièrement dans la glace, malgré tout :
 
  • Vous aiderez votre pays à finir ses fins de mois si vous placez sur le fonds en euros.
  • Mieux :  vous financerez l’économie réelle si vous placez sur des fonds en actions, des ETF et/ou des SCPI de rendement. L’économie réelle, c’est ce qui crée les vrais emplois et ce qui finance tout le système social. Financer les déficits de l’Etat français, c’est bien, mais ça l’encourage quand même à continuer la dérive qu’il a amorcée dans les années 70.
  • Encore mieux : vous pourrez choisir des fonds ISR (investissement socialement responsable), si votre contrat en propose.


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