Il y a quelques semaines, en préparant ma formation Sécurisez votre Avenir II, j’ai fabriqué un petit simulateur que j’ai mis en libre accès sur le groupe des Clés (avec son mode d’emploi) :
https://www.facebook.com/groups/184304421592158/posts/7353814791307716/
C’est un tableau réservé aux orthophonistes libéraux. Son but : déterminer le revenu qu’on veut atteindre (ici le seuil du bonheur, 46 368 € par an) et connaître le nombre d’actes à faire chaque semaine pour y parvenir.
Problème : le simulateur a l’air très optimiste alors qu’il est mathématiquement correct. Beaucoup d’orthophonistes pensent effectuer 55 actes par semaine. Mais elles ne gagnent pas 46 368 € par an. Loin s’en faut. Elles tournent plutôt entre 30 et 35 000 € de bénéfice.
Pourtant j’ai été généreux avec le nombre de semaines de vacances : 8 semaines, c’est beaucoup.
Et même si on porte l’absentéisme à 10 %, ça ne colle pas.
Où est le bug ?
Prenons le problème autrement
Allons voir mon dernier relevé individuel d’activité (RIA), qui contient des statistiques sur l’ensemble des orthophonistes libéraux normands :
Première explication : les vacances scolaires
Seconde explication : le problème est quasi-permanent
- Janvier : fin des vacances de Noël, épidémies, routes enneigées
- Février : vacances, épidémies, routes enneigées
- Mars : fin des vacances de la dernière zone
- Avril : vacances
- Mai : fin des vacances de la dernière zone, ponts
- Juin : sorties scolaires
- Juillet : vacances
- Août : vacances
- Septembre : temps de réorganisation de l’emploi du temps, entre le foot et l’équitation
- Octobre : vacances
- Novembre : fin des vacances, pont du 11, début des épidémies
- Décembre : épidémies, vacances.
Et pendant tout ce temps, il y a les SMS de type « Timéo ne viendra pas parce qu’il a un rendez-vous » (le nôtre n’en est pas un).
Comment améliorer les choses ?
- Se fixer des objectifs annuels, pas hebdomadaires. Tenir un tableau Excel pour ça, puis comparer les années.
- Mettre des séries de séances courtes et intenses sur les vacances scolaires.
- Insécuriser les patients propriétaires de créneau horaire, qui disent à la fin juin « on se revoir à la rentrée », en leur disant qu’on verra ce qu’on pourra faire d’ici là parce que c’est tellement loin…
- Ajouter dix ou quinze créneaux : quand je voyais 85 patients par semaine (hors vacances scolaires), j’en prévoyais 95.
- 2 lapins = rééducation terminée
- Plus difficile mais certains le font : moins de 7 rendez-vous effectués sur 10, même décommandés à l’avance = rééducation terminée.
- Ne pas avoir de rééducations longues pour éviter l’essoufflement (bien compréhensible) de certaines familles. Privilégier des objectifs atteignables en quelques mois et arrêter systématiquement, quitte à revoir le patient plus tard.
Mais avant de suivre ces pistes, un constat lucide s’impose. Regardez donc votre RIA et divisez le nombre d’actes par le nombre de semaines ouvrées. Tout part de là.