Zoom sur les stages en orthophonie : comment en tirer le maximum ?

Vous êtes un(e) orthophoniste passionné(e), compétent(e), mais vous sentez qu’il vous manque parfois une corde à votre arc ? Pas de panique : les stages sont là pour renforcer vos compétences, explorer de nouveaux champs et dépoussiérer vos pratiques. Où les trouver, comment les choisir, et surtout comment en tirer un vrai bénéfice ? Orthomax vous dit tout pour faire des stages en orthophonie un vrai levier de progression, sans y laisser votre énergie (ni votre agenda).

Même les meilleurs orthophonistes du monde – c’est-à-dire vous – peuvent parfois bafouiller, avoir plus de lacunes dans certains domaines que d’autres. Et on vous rassure, c’est tout à fait normal. Malgré vos longues études et votre expérience, vous ne pouvez pas tout maîtriser, surtout dans le domaine de l’orthophonie, un domaine technique, large et en constante évolution au fil des années. 

Si plusieurs solutions existent pour vous mettre à niveau ou effacer/diminuer vos lacunes dans certains domaines, les stages s’imposent comme l’une des solutions les plus viable et pertinente pour progresser, se mettre à la page et pourquoi pas, sur le long terme, devenir un maître. Pourquoi est-ce que les stages sont importants ? Explications. 

Comment faire des stages (sans se perdre dans le labyrinthe administratif) ?

 

D’abord, un rappel utile : un stage, ce n’est pas réservé aux étudiants universitaires ou aux professionnels en reconversion. Les stages, peu importe la profession (en l’occurrence ici l’orthophonie), s’avèrent être pertinents aussi bien pour un jeune diplômé depuis trois mois, qu’un baroudeur de l’orthophonie qui exerce depuis trente piges. Le stage, et notamment dans le secteur de la santé, peut être une sorte de remise à niveau ou bien une spécialisation dans un domaine en particulier, mais avec la même finalité, celle d’apprendre, avec les yeux, mais aussi et surtout les mains.

Car, comme le dit un proverbe chinois : « L’apprentissage est un trésor qui suivra son propriétaire partout. » Pour les orthophonistes en quête d’apprentissage et de savoir, les stages sont une formidable opportunité, mais souvent, on ne sait pas trop, ni comment s’y prendre. 

Comment trouver des stages ?

Bien qu’ils en existent, ils sont souvent difficiles à trouver. La première option pour un stage reste les structures hospitalières. Ces dernières proposent régulièrement des stages de perfectionnement. Ils en existent en neurologie et en pédiatrie par exemple. Toutefois, il faut parfois se montrer rusé et envoyer directement des candidatures spontanées. Certains centres spécialisés (autisme, surdité, voix, déglutition, etc.) accueillent volontiers des orthos en quête de savoirs.

Outre les établissements médicaux, des associations professionnelles (surtout la FNO) proposent également des formations ou des stages dans différents domaines. Il est également possible de faire des stages chez des collègues qui peuvent ouvrir leur cabinet et ainsi partager leur expertise. Les stages et formations en orthophonie sont nombreuses et variées. 

Il est donc tout à fait possible de trouver des stages. Certains sont simplement des remise à niveau qui sont par ailleurs remboursés par la Sécurité sociale, puisque ces stages sont considérés comme essentiels pour la prise en charge de vos patients. Vous avez du mal avec les troubles oro myo-fonctionnels ? Vous fuyez les bilans en dyscalculie comme d’autres fuient l’impôt ? Il y a un stage pour ça. 

Ce genre de mise à niveau peut être organisé par des centres de formation (DPC, universités, organismes agréés). Ils sont parfois sur plusieurs jours et même en e-learning. Et parfois, ça se passe juste dans le cabinet du confrère d’à côté qui fait des merveilles en bégaiement et qui accepte de vous accueillir en observation.

Quels sont les secteurs où l’on trouve le plus de stages ? Clairement, ceux où les besoins explosent : les troubles neurodégénératifs, les TSA, les troubles complexes du langage oral et écrit, et tout ce qui touche à la communication alternative et améliorée (CAA). Et pour cause : ce sont des domaines où la recherche avance vite, les outils changent, et les prises en charge s’enrichissent. Alors, si vous n’avez pas touché un tableau de communication depuis votre mémoire de fin d’études, il est temps d’y retourner et d’ajouter de nouvelles compétences à votre arc.

Comment tirer le meilleur de ces stages ?

Un stage, ce n’est pas juste un moment pour cocher une case dans votre plan de formation continue ou pour manger des madeleines en salle de pause avec d’autres orthos épuisés. C’est une opportunité rare de vous mettre à jour dans votre pratique, de mettre en question vos routines, et surtout de repartir avec des outils concrets, pas juste un fascicule qu’on oublie sur son étagère. Un vrai défi. 

Alors, comment en profiter à fond ? D’abord, soyez stratégique. Ne vous jetez pas sur le premier stage « Introduction à la prise en charge de la voix chantée » si votre cabinet est rempli d’enfants DYS et de patients AVC. Il est important de comprendre quels sont les domaines où l’on se sent plus fragile et dépassé, pour ne pas dire largué. 

Lorsque vous décidez de faire un stage, allez-y avec un objectif : observer une technique de soin, tester un outil de travail, confronter votre façon de faire avec celle du formateur ou du terrain. Et durant ce stage, bien évidemment, n’hésitez pas à poser des questions, même celles qui vous semblent idiotes (ce sont souvent les meilleures). Prenez des notes, discutez avec les autres stagiaires, et surtout, osez dire « je ne fais pas comme ça, pourquoi ? »

Enfin, après le stage, ne laissez pas votre apprentissage dans un tiroir. Mettez en pratique dès que possible. Même petit à petit. Un outil, une technique, une idée de prise en charge. Sinon, vous serez comme ce patient qui connaît ses tables de multiplication, mais ne sait pas les utiliser quand on lui demande de diviser un paquet de bonbons. Car l’orthophonie évolue. Les patients changent. Les outils se numérisent et se diversifient. On parle aujourd’hui d’intelligence artificielle, de plateformes collaboratives, de réalité augmentée, de neurofeedback. Et dans ce paysage mouvant, rester figé, c’est régresser.

Oui, vous êtes bons. Mais vous pouvez être encore meilleurs.

Faire un stage, ce n’est pas admettre une faiblesse. C’est reconnaître que le métier est vaste, exigeant, en mutation permanente. Un vrai plus pour votre carrière d’orthophoniste. C’est aussi retrouver ce frisson qu’on avait en première année, quand on découvrait la différence entre un trouble articulatoire et un trouble phonologique (et qu’on faisait encore des fiches colorées). Alors, que vous soyez jeune diplômé en quête de solidité ou vétéran du cabinet qui a envie de secouer sa routine, allez-y. Faites un stage. Faites-en deux. Apprenez. Observez. Testez. Et repartez enrichi – de savoirs, d’outils, et, pourquoi pas, de nouvelles vocations.

Même les meilleurs des orthophonistes ont besoin d’un petit coup de pouce pour rester au sommet. Et le sommet, c’est vous qui le définissez.