Le jour de libération fiscale des orthophonistes

Mercredi 17/07/24, c’était le jour de libération fiscale des Français et donc aussi des orthophonistes : le 1er jour de l’année où ils travaillaient pour eux, après 7 mois et demi passés à travailler pour les impôts et les charges sociales.

Vous trouverez la méthodologie ici.

L’économiste Milton Friedman proposait même une nouvelle fête nationale  : « Le Jour de l’Indépendance personnelle : le jour de l’année où nous cesserions de travailler pour payer les dépenses du gouvernement et où nous commencerions à payer pour les biens que nous choisissons (individuellement ou à plusieurs) à la lumière de nos besoins et de nos désirs. »

Bien entendu, depuis son invention en 1948, ce concept est critiqué par ceux qui aiment les impôts (des autres). Et il ne met pas en regard les services publics offerts par toutes ces taxes.

Il n’en demeure pas moins que ce jour est facile à comparer avec celui des autres pays comparables : 5/07 pour l’Allemagne, 3/07 pour l’Italie, 8/06 pour l’Espagne (voir ici). Il est aussi intéressant de le suivre sur la tendance longue : par exemple, dans la France de 2017, c’était le 31 juillet. Donc la ponction baisse.

Qu’en est-il pour les paramédicaux libéraux ?

Nous payons beaucoup moins de charges sociales que les salariés, en proportion. Alors a priori nous étions déjà libres avant-hier. Peut-être même en juin ? Vérifions !

Prenons les dernières statistiques de l’AGAO concernant les orthophonistes libérales :

  • recette moyenne : 57 115 €
  • charges du cabinet : 17 335 €
  • total avant les ponctions de l’Etat : 39 780 €
Mettons ça dans le simulateur de l’Urssaf :
 
libération fiscale des orthophonistes
 
Sur les 39 780 €, il ne reste que 27 102 € pour soi. Le pays a pris 12 678 €. Pour mieux comparer, il faut encore ajouter 1900 € de TVA, comme pour les salariés. On arrive à 14 578 €, soit 37 %.

En moyenne, nous sommes donc libres le 12 mai.

Deux mois avant les salariés !

Nous avons l’impression de payer énormément de charges sociales et d’impôts parce que nous les voyons sortir de nos comptes bancaires. Les salariés ne les voient que s’ils lisent leur fiche de paie. Simplement, ils ont l’impression qu’ils sont mal payés alors que leur entreprise paie plus de deux fois leur salaire.

Notre bonus de deux mois tient surtout à l’absence de charges sociales patronales, qui sont en fait quand même des cotisations qu’on prend au salarié. Bien entendu, la contrepartie est une protection sociale anémique pour nous : quasiment pas de chômage, IJ ridicules en cas de maladie et de grossesse, retraite en berne (surtout pour les carrières amorcées après 2008), pas de protection contre les maladies professionnelles dans le forfait de base, etc.

Mais ces deux mois de liberté nous permettent de fabriquer notre protection par nous-mêmes par l’épargne, hors des fourches caudines de Papa Etat. En fait les salariés sont surprotégés, donc moins libres. Un peu comme un ado qui n’a jamais le droit de sortir parce que sa mère veut contrôler sa vie. Il ne lui arrive rien, mais sa vie est terne.

A nous le vent du grand large, la responsabilité, l’autoprotection, l’auto-cotisation patronale !

Il ne reste plus qu’à payer la taxe foncière, la taxe sur les carburants, la taxe de séjour, les taxes écologiques sur l’électricité… Mais les salariés aussi. Et nous ne sommes pas tous propriétaires, ni possesseurs d’un véhicule, ni touristes. Entrer dans ces considérations introduirait trop de paramètres personnels.


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